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Table des matières

Chapitre 15 : LÂ’APPLICATION DES MODELES ONTOPATHOLOGIQUE, ONTOTHERAPEUTIQUE ET COMPLEXIFICATION/PLENARITE

Comme pour les modèles ontogénétique et ontologique, nous proposons, pour terminer, une application des trois derniers modèles à la Gestalt-thérapie qui se présente comme une méthode aussi systématisée que la psychanalyse tout en étant plus protéiforme. Elle représente totalement le courant dit humaniste et se prête exemplairement à la durée « moyenne » de la cure séquentielle (6 mois à 2 ans) comme cela est indiqué dans le texte que nous citerons. Voilà déjà trois raisons de choisir ce lieu d’application. Il y en a d’autres :
-          la gestalt-thérapie est une méthode utile et efficace dont nous proposons les principaux exercices à l’Eepssa ;
-          elle repose principalement sur un état d’esprit et une attitude du thérapeute ;
-          elle s’oppose à la psychanalyse et donne à comprendre les limites de cette dernière tout en posant ainsi ses propres délimitations ;
-          elle nous permet d’appliquer nos modèles holanthropiques ;
-          mettant ainsi à l’épreuve notre capacité d’accueil et d’intégration d’un système lui-même déjà intégratif.
 
 
  • LA GESTALT-THERAPIE : LÂ’intégration/recombinaison des années 1950-60

    • Introduction

    • Nous avons vu que Sigmund Freud a effectué une belle intégration des méthodes et théories de la fin du XIXème siècle, empruntant :
      -         la méthode cathartique à Breuer,
      -         l’hypnose à Janet, Bernheim et Liebault,
      -         la talking cure et le chimney sweeping à Anna O.
      -         l’inconscient à Lipps, Schopenauer et Nietzsche,
      -         la théorie psychogène de l’hystérie à Charcot,
      -         la sexualité infantile  à la sexologie naissante,
      -         la bisexualité à Fliess,
      -         l’herméneutique (interprétative) à la culture juive,
      -         et le ça à Groddeck, entre autres.
      Il a recombiné les méthodes en psychanalyse et les théories en métapsychologie, constituant un nouveau système que l’on n’enrichit qu’en… démissionnant, comme le firent Adler, Jung, Reich entre autres.
                  Cinquante ans plus tard, Fritz Perls, sa femme Laura et ses collègues Goodman et Hefferline firent de même, intégrant les nouveautés du moment et les recombinant en un nouveau système qui a failli s’appeler… « Psychothérapie Intégrative ». Perls a ajouté un rejet viscéral de la psychanalyse, ce qui l’a propulsé à la tête de la contreculture américaine de 1967 et des révoltes de mai 1968. Depuis lors, la Gestalt-thérapie a du mal à intégrer les nouveautés de plus en plus nombreuses et pointues que nous connaissons.
      Cent ans plus tard, cinquante ans plus tard, nous intégrons aussi, quant à nous, mais sans recombiner ni systématiser. Notre intégration est une démarche personnelle et personnalisée se nourrissant de nombreuses expériences, de larges connaissances, de méthodologie et d’épistémologie et se fondant sur la clinique et l’humanisme.
      C’est ainsi que nous nous réjouissons d’intégrer la psychanalyse de Freud et de ses dissidents, la Gestalt thérapie de Fritz Perls et de sa dissidente Laura Perls, entre autres. Mais voyons cet ancêtre de l’intégration, la Gestalt.
       
       
      • I. Historique

      • Frédéric Perls, 1893-1970, était Allemand, acteur, psychiatre, disciple de Freud et psychanalyste riche et renommé jusqu’au-delà de ses cinquante ans. Fuyant le nazisme, il a implanté la psychanalyse en Afrique du Sud avec le succès évoqué. Vers la cinquantaine, il y publie son premier livre, écrit par Laura, sa femme : « la faim, le moi et l’agressivité ». Laura était psychologue et avait fait sa thèse sur la Gestalt-psychologie de Köhler et Goldstein.
                    A 53 ans, Fritz Perls met un terme à sa carrière sud-africaine et émigre à New-York où il lance une nouvelle pratique avec des collègues dont Paul Goodman, philosophe et Ralph Hefferline. Il en naît le livre fondateur du mouvement « Gestalt thérapie » en 1951 écrit par Paul Goodman. L’inspiration pratique venait de Fritz, la rigueur de Laura et la richesse du texte de Paul et Ralph… La méthode n’eut que peu de succès pendant une quinzaine d’années malgré le prosélytisme de Fritz et la rigueur de Laura et Paul, jusqu’à ce que Fritz s’installe à Esalen, la Mecque des nouvelles thérapies et des hippies. A soixante quinze ans, il perce enfin et fut reçu comme le « Gourou » de la contre-culture. Deux ans plus tard, il mourut. Fritz et Laura vivaient séparés sans avoir divorcé, ce qui permit à Fritz de donner largement l’exemple de la libération sexuelle, affective et sociale de l’époque et d’en être un fervent promoteur. La dernière année de sa vie, il fonda un Gestaltkibboutz près de Vancouver.
        Perls – ce sera Fritz sous ce nom – a été analysé par Karen Horney, une femme qui a rejeté la misogynie de Freud, et par Reich, encore plus dissident, entre autres. Il a fait ses Gestalt-show devant Lowen, Bandler et Grinder, Grof et Berne notamment.
                    L’étude de ce courant gestaltique est une nouvelle tentative –après celle de l’EMDR – d’intégrer les méthodes et théories grâce à notre épistémologie. Le propos, ici, est bien plus difficile qu’avec l’EMDR parce que la Gestalt est une méthode complexe, utile pour la séquence moyenne alors que l’EMDR est une thérapie courte. Voici ce que dit le postfacien du livre de Perls à ses clients : « au bout de six mois, un an, deux ans vous aurez atteint les objectifs » (p. 125).
                    Nous nous servirons du seul livre écrit par Perls lui-même à la fin de sa vie : « Manuel de Gestalt-thérapie, la gestalt : un nouveau regard sur l’homme ».
         
         
        • II. Les fondements théoriques et conceptuels

        • Cinq concepts fondent la Gestalt-thérapie selon ce livre ; nous y ajouterons 2 autres, un premier et un septième.
           
          1)     L’opposition à la psychanalyse de Freud
          Perls a complètement rejeté la psychanalyse orthodoxe et s’oppose point à point aux principales caractéristiques de cette dernière. C’est plus qu’une conviction professionnelle ou scientifique ; c’est une attitude politique qui l’a longtemps desservi puis enfin consacré comme « gourou des hippies »:
          Il s’oppose                                                  il propose l’inverse 
          - au verbal                                                     →        la mise en acte,
          - au pourquoi                                                →        le comment,
          - au passé                                                     →        le hic et nunc,
          - à l’inconscient                                            →        le non-conscient,
          - à la longueur des cures                            →        la durée de six mois à 2 ans,
          - aux interprétations simples                      →        la complexité de la gestalt,
          - à l’Œdipe                                                    →       
          - aux causes inconscientes et passées   →           le choix et la responsabilité    présente,
          - au transfert                                            →               le plein contact,
          etc.…
                      Tous les grands principes, concepts, protocoles, toutes les attitudes et théorisations sont critiquées et corrigées par leur inverse.
           
          2)     La Gestalt ou forme, structure d’ensemble
          est empruntée à la Gestalt-psychologie de Köhler et Goldstein (directeur de thèse de Laura). Voici deux aspects descriptifs :
                      « L’organisation des phénomènes en un ensemble … »
                      « Un élément prend sens par rapport à l’ensemble, il se met en avant-plan par rapport à l’arrière plan »
                      Deux figures bien classiques rendent encore mieux compte de ce qu’est la Gestalt en tant que forme. On perçoit d’abord un ensemble (cube ou vase) avant les détails. Très récemment, on s’est rendu compte que le passage d’une figure à l’autre (pour chaque dessin) se fait automatiquement : c’est la « perception bistable ».
           
           
          3)     L’homéostasie, concept élaboré par Cannon
          -         «  La vie est faite d’un jeu continuel de rééquilibrages organiques » (p. 23) (dans un) « processus d’autorégulation », (p. 24).
          -         Il en va de même pour le besoin de « contact » relationnel qui s’autorégule,
          -         ainsi que pour les deux appétences fondamentales : survie et croissance.
          -         Il en découle une « hiérarchie des valeurs » et son aspect psychologique d’adaptation. (p. 25, 26)
           
          4)     La doctrine holistique empruntée à Smuts,
          président de l’Afrique du Sud et philosophe :
          -         l’homme est un « organisme unifié » (p. 27) ;
          -         action et pensée se complètent ;
          -         l’esprit fonctionne à trois niveaux : l’attention intense,
                             l’awareness diffuse,
                             la contemplation « fantasmatique » (p. 29) ;
          -         « le concept holistique de champ unifié pour approcher l’homme entier, dans sa globalité, qui accède à la « plénitude » (p. 32-33).
           
          5)     La frontière – contact entre l’individu et l’environnement/entourage, entre l’intérieur et l’extérieur qui sont en coopération mutuelle, en opposition dialectique.
          -         L’individu a besoin de l’extérieur pour satisfaire son besoin, le besoin dominant, qui est en avant-plan de la gestalt. (p. 34)
          -         La satisfaction du besoin pousse à l’impatience, sa non satisfaction, à l’effroi. (p. 36)
          -         Relation champ/organisme de Kurt Lewin.
          -         La névrose est une rigidité qui empêche ce contact (ou retrait) souple avec le champ pour la satisfaction du besoin ; incapacité de faire des choix ; de former, achever une Gestalt (p. 38-39).
           
          6)     La force fondamentale qui assure tous ces processus (achèvement de la Gestalt, homéostasie, holisme, contact) est l’émotion, le « langage même de l’organisme ». (p. 40)
           
          7)     Le cercle de la Gestalt vient synthétiser ces concepts fondamentaux en un fil conducteur qui sert de trame à la thérapie.
           
                      Schéma 46 : le cercle de Gestalt ou cycle de satisfaction du besoin
           
          Des processus psychopathologiques précis viennent interrompre ce cercle de la satisfaction du besoin en ses différentes étapes ; ils sont au nombre de quatre.
           
           
          • III. Les mécanismes névrotiques

          • Malgré sa rébellion contre la psychanalyse et contre Freud (qui n’a accordé que 3 minutes au représentant de la psychanalyse en Afrique du Sud !), Perls a retenu quatre processus psychopathologiques qui ne sont autres que des mécanismes de défense ou résistances, évoqués par les psychanalystes (parmi la cinquantaine de répertoriés) : l’introjection, la projection, la confluence et la rétroflexion.
            Ce sont les quatre avatars de ce qui fige le névrosé dans un comportement obsolète, alors qu’il devrait être en interaction dans le champ global organisme/environnement. Les névroses sont des perturbations de frontière, consécutives à un événement traumatogène grave unique ou à des interférences chroniques plus bénignes.
             
            1)     L’introjection
            -         « Toutes les attitudes étrangères, les façons d’agir, de ressentir, de juger qui sont mal digérées… l’introjection est le mécanisme par lequel ces agglomérats se greffent sur notre personnalité » ; (p. 48)
            -         « l’introjecté est incapable de développer se personnalité, tout occupé à maintenir en place les corps étrangers ; l’introjection désintègre la personnalité « ; (p. 48)
            -          l’incorporation des références, des attitudes, des façons d’agir et de penser qui ne nous appartiennent pas ». (p. 49)
             
            2)     La projection
            -         « Tendance à rendre l’environnement/entourage responsable de ce qui devrait être attribué à soi-même » ; (p. 49)
            -         «  la projection consiste donc à incurver la frontière entre soi-même et le reste du monde en sa faveur, de façon à pouvoir désavouer et renier les aspects de sa personnalité que l’on y trouve grossiers, déplaisants ou ennuyeux ». (p. 51)
               
            3)     La confluence
            -         « L’individu ne sent plus aucune limite entre lui-même et son environnement, tout deux sont devenus une seule et même chose ». (p. 51)
            -         L’extase, la grande joie, la concentration extrême sont des confluences ponctuelles normales ; mais quand ce phénomène d’identification totale devient chronique et que l’individu perd la capacité de faire la distinction entre lui et le monde, il tombe psychologiquement malade ». (p. 52)
            -         «  La confluence pathologique se caractérise par l’intolérance et le refus de toute différence », comme « chez les parents qui considèrent leurs enfants comme de simples prolongements d’eux-mêmes ». (p. 53)
             
            4)     La rétroflexion
            -         «  Se retourner contre ».
            -         Tracer une ligne-frontière entre lui-même et l’environnement, en plein milieu… de lui-même (p. 53).
            -         La rétroflexion s’exprime par la présence de « je » et de « me » (ou « moi ») dans la même phrase : l’acteur s’applique l’action à lui-même. (p. 54)
             
            • IV. L’intégration des théories gestaltiques dans le paradigme holanthropique

            • Les fondements de la Gestalt et ses quatre processus psychopathologiques interpellent deux modèles du paradigme holanthropique, les modèles ontopathologique et complexification / plénarité. Commençons par le premier pour y situer le cercle de la gestalt et les quatre symptômes.
               
              1)     le modèle ontopathologique
              Rappelons-nous la trame du modèle ontopathique et portons-y le cercle de la gestalt mais en l’ouvrant comme une pulsation.
               
              schéma 47
              Schéma 47 : le cercle de la gestalt intégré au modèle ontopathologique
               
              Ce cercle ouvert comporte les sept temps de la satisfaction du besoin. Nous proposons de considérer les trois premiers temps comme des étapes successives :
              - sentir, percevoir   :                                  c’est socio-
              - conscientiser :                                         c’est psycho-
              - mobiliser l’énergie pour agir :               c’est somato-
              -   l’action doit en découler pour rester dans le champ unifié là où je suis moi, soi, gestalt, global ;
              -   sinon les trois premières étapes dérapent en stress, pensée automatique, spasme physique, toutes manifestations d’introjection ;
              -   l’action évite cette pathologie et recentre, facilitant le contact ;
              -   ce contact se fait en lâcher prise, ouverture, communication sinon communion 
              -   et peut déraper en « projection » 
              -   si ce contact total ne se résout pas et n’amène pas le retrait après satisfaction.
                          Nous avons là les étapes de la pulsation plénière, du bouclage de la gestalt, de la satisfaction du besoin et, à défaut, des glissements :
              -         par excès de maîtrise jusqu’au stress et l’introjection,
              -         par excès de contact jusqu’à l’état de choc et la projection.
                          En effet, ces deux premiers processus pathologiques retenus par la gestalt ne sont autres que nos deux symptomatologies du premier degré de gravité : stress et choc.
                          En cas d’accentuation de la gravité :
              -         le stress produit du clivage et l’introjection débouche sur la rétroflexion d’une part,
              -         le choc s’aggrave en amalgame et la projection en confluence d’autre part.
              La Gestalt Thérapie nous propose la parfaite illustration de notre modèle ontopathologique. Quant à ce dernier, il éclaire bigrement ce qui reste un peu flou des quatre processus gestaltiques.
               
              2)     Le modèle complexification / plénarité
              Rappelons-nous cet autre modèle issu de la came du moulin, via René Thom et Michèle Porte. Il représente l’enrichissement permanent de la vie humaine, son auto-organisation et son homéostasie. Ce modèle qui se veut aussi simple que les concepts gestaltistes nous permet de représenter les quatre processus pathogènes.
               
              schéma 48
              Schéma 48 : rappel du modèle complexification/plénarité
               
              schéma 49
               Schéma 49 : l’introjection comme présence d’un corps étranger non assimilé en soi
               
              schéma 50
               Schéma 50 : la projection de soi sur un corps extérieur
               
              schéma 51
               Schéma 51 : la confusion comme englobement de l’environnement sans plénarisation
               
              schéma 52
               Schéma 52 : la retroflexion comme séparation étanche du moi et de l’environnement.
               
               
              • V. Eléments de clinique : manipulations et caractéromes

              • Lorsqu’il aborde de façon plus pratique le comportement du névrosé, Perls insiste sur des manifestations qu’il traite de « manipulations », de façon peu médicale. Mais il abandonne aussi le terme de « patient » pour lui substituer celui de « client ». Voici quelques exemples de manipulations :
                « Il peut noyer son interlocuteur sous un flot de paroles ou bouder en silence…flatter, caresser ou se rebeller et tout saboter… flatter notre vanité ou blesser notre fierté…
                            « Si le thérapeute s’intéresse aux transferts, n’importe qui deviendra son père ou sa mère, avec quelques frères et sœurs en prime…
                            « Son autre technique manipulatrice est de poser des questions ; elles ont pour fonction de nous tester, de nous piéger, de nous déconcerter, de faire appel à notre supposée omniscience… (p. 60)
                « Que se passe-t-il alors dans le cas d’un investissement négatif ? Le patient peut avoir peur que la thérapie, au lieu de l’aider, le plonge dans une zone indécise dans laquelle se dissoudraient les étais qui l’empêchaient de tomber… (p. 60 et 61)
                « Le patient s’est donné beaucoup de mal pour construire un concept de soi, … un self-system, idéal du moi, persona, etc.… (p. 61)
                Toutes ces citations doivent nous faire sentir qu’il s’agit ici de traits de caractère, de caractéromes comme nous les appelons. Or ce sont bien ces troubles de personnalité qui constituent l’indication même des cures de durée moyenne (1 à 2 ans) dont la Gestalt est un parfait exemple.
                            Ces dites « manipulations » nous rappellent l’apport de Wilhelm Reich à la psychanalyse avec la mise en évidence du « transfert négatif ». Chez lui aussi, il s’agit principalement de traits de caractère
                -         qui s’opposent à l’attachement par peur de dépendance et d’abandon,
                -         qui refusent le changement nécessaire à la guérison. « Le patient peut avoir peur que la thérapie le plonge dans une zone indécise » dit Perls en échos.
                Il ne s’agit nullement de la « névrose de transfert » psychanalytique mais de l’étape précédente, d’attachement, qui caractérise la séquence de durée moyenne de la cure thérapeutique. Cela colle bien avec la volonté de Perls de squizzer cette névrose de transfert. Mais pour cela il faut raccourcir la durée de la thérapie, être relativement directif, centrer sur le hic et nunc et proposer un protocole simple et solide, tel le cercle de la Gestalt. Il y a sept étapes tout comme il y a sept niveaux musculo-caractériels en thérapie post-reichienne.
                 
                • VI. L’intégration des processus thérapeutiques gestaltiques dans le modèle ontothérapeutique

                • Dans le domaine de la clinique, il faut souligner les pratiques très explicites qui doivent favoriser la reconnexion des éléments clivés par l’introjection et la rétroflexion, pratiques telles que l’awareness (prise de conscience), la navette, le psychodrame emprunté à son ami Moreno.
                  Pour ce qui concerne le traitement des états de choc et d’amalgame (projection et confluence), Perls nous parle fort étonnamment de la traversée de la confusion qui… nous rappelle bien quelque chose ! Il faut « accéder à une zone confusionnelle… ».
                  - « L’expérience de désarroi confusionnel est vraiment très, très déplaisante, comme celle de l’angoisse, de la honte ou du dégoût… (p. 105)
                  - « Si on laisse le désarroi confusionnel évoluer de lui-même… il se transforme… en un sentiment plus positif… (p. 106)
                  - « Une fois que notre patient accepte la réalité de l’existence de zones confusionnelles… le thérapeute lui demande alors d’imaginer qu’il saute par-dessus le mur. Et il découvre derrière l’obstacle, des… pâturages verts ».
                  - « Notre patient peut également souffrir d’une absence totale d’images, un trou noir complet (p. 107).
                  - « Une dernière étape reste à franchir… Il s’agit d’une expérience extraordinaire, troublante, souvent proche du miracle. Nous l’appelons le « retrait dans le vide fertile ». La confusion, là, elle se transforme en clarté. Le vide fertile renforce l’autonomie interne : l’expérimentateur s’aperçoit qu’il dispose de beaucoup plus de ressources qu’il ne croyait ». (p. 108-109)
                  Donnons-le en mille. Perls décrit ici la subversion de la structure mentale (confusion, tunnel noir…) l’accès à la nature de l’esprit (clarté, miracle) et paraphrase l’éveil des purs processus inconscients qui deviennent constituants (autonomie, ressources). Toutes choses que nous avons décrites à propos de la Pneumanalyse, de la Présence Juste, mais aussi de la psychose aigüe.
                  Et ceci peut se produire dans une pure interaction gestaltique, très émotionnelle évidemment. Et il y a même un truc, une botte secrète : « on doit opérer très vite, pendant les quelque trois minutes… ». Et Perls d’ajouter, fair play, « je suis redevable de cette idée à mon collègue, le Dr. Paul Weiss ». (p. 109)
                  Ce travail sur et par la confusion entraîne Perls dans la pathologie du troisième degré de gravité que nous appelons « dissolution ». Mais la Gestalt ne traite généralement que les symptômes et caractéromes (névroses et troubles de la personnalité), premier et deuxième degré de gravité. Nous avons pu ordonner ces pathologies selon la polarité structuro-fonctionnelle. Nous pouvons aussi lire dans la manuel de la Gestalt que les processus thérapeutiques se rangent dans le même modèle, sans trop solliciter ces textes.

                  1) Réintégration des parties dissociées « Le névrosé se dissocie de lui-même… il se retrouve dans une position où, ayant abdiqué sa responsabilité, il a également renoncé à sa capacité de réagir et à sa liberté de choix. Pour obtenir la réintégration des parties dissociées, nous devons mobiliser toute la responsabilité qu’il est prêt à assumer. » (p. 88)

                  2) Interruption de la confluence Perls prend l’exemple d’un symptôme psychosomatique, l’incapacité de pleurer. « Les victimes ont d’un coté verrouillé ensemble le contrôle des muscles oculaires avec le besoin de pleurer et de l’autre, le contrôle de la respiration avec les réactions émotionnelles. Une fois que les deux éléments de chaque paire se sont amalgamés l’un à l’autre, l’interruption de l’un des deux termes aura pour effet d’interrompre l’autre. Notre travail consiste à dissocier les deux éléments, à dissoudre le lien qui les unit. » (p. 88-89)
                  C’est ce que nous appelons le désamalgamage.

                  3) Reconnexion de la rétroflexion (clivage)
                  « Comment la rétroflexion se manifeste-t-elle ? Généralement, dans les attitudes physiques du patient et dans l'emploi réflexif des pronoms « me » ou « moi ». Supposons, par exemple, que le patient commence à tapoter l'une de ses paumes avec son poing pendant qu'il est en train de parler. Il est évident qu'il s'agit là d'un comportement typiquement rétroflexif. Si le thérapeute lui demande : « A qui voulez-vous donner des coups de poing ? », le patient risque la première fois de regarder le thérapeute avec stupéfaction : « Oh c’est juste une manie, une habitude nerveuse ».
                  « Si son geste réapparaît régulièrement, le patient fournira un jour au thérapeute une réponse directe venant du soi. Il dira : « ma mère », ou bien : « mon père », ou encore : « mon patron », ou même : « vous ». Quelle que soit sa réponse, le patient sera alors devenu conscient de sa façon d'agir, de ses motivations et de lui-même. » (p.89)

                  4) Réappropriation de la projection « Quand le patient dit une phrase qui apparaît comme une projection : on peut réagir en lui demandant plusieurs choses. S'il a parlé en employant le pronom « ça » (« ça m'ennuie » par exemple), comme dans le cas de la migraine, il faut d'abord obtenir qu'il s'associe lui-même avec son mal de tête. Il le fera en examinant comment il s'y prend pour se faire mal : ainsi, sa migraine n'est plus un vague « ça » extérieur, mais devient partie intégrante de lui-même. Dans le cas où il expose une opinion sur autrui qui n’est en réalité qu’une projection (« Ils ne m’aiment pas », où « Ils en ont toujours après moi »), on lui demande d'inverser sa phrase : «Je ne les aime pas » ou «J'en ai toujours après eux ». On peut la lui faire répéter jusqu’à ce qu’il sente qu’elle est une véritable expression de soi. » (p. 89-90)


                  5) Expulsion de l’introject
                  « Pour traiter l’introjection on fait exactement l'inverse : il faut rendre le patient conscient de son attitude envers le matériel introjeté. Il est intéressant de voir, une fois qu’il a compris émotionnellement (emotional awareness) qu'il avait avalé une information directement, comment cette prise de conscience se transforme rapidement en un sentiment physique et réel de nausée et en une envie de vomir. » (p. 90)

                  6) Traversée de la confusion jusqu’aux purs processus inconscients : (voir ci-dessus) Cette présentation résumée issue d’un manuel lui-même résumé de 120 pages est très claire quand nous la lisons à partir de nos modèles holanthropiques. Appelons à la rescousse un autre schéma, le modèle ontothérapeutique.

                  schéma 53

                   Schéma 53 : le modèle ontothérapeutique et les propositions de la Gestalt

                  Les quatre mécanismes névrotiques élargis à six s’ordonnent et se réduisent aux deux ensembles clivage/amalgame. Les six processus thérapeutiques leurs correspondent exactement en toute cohérence. Perls à simplifié la psychopathologie tout autour de l’essentiel. Nous aussi !
                              Il nous reste à établir une dernière concordance entre Gestalt et Somato- sous la forme d’un tableau qui associe les deux apports autour de deux concepts fondamentaux :
                  -         degré de gravité de la souffrance,
                  -         étape de la cure séquentielle.
                   
                  gravité
                  de la
                  pathologie
                  1er degré
                  2ème degré
                  3ème degré
                  caractéristiques
                  Gestalt et
                  holanthropiques
                  concepts psychopathologiques
                  symptôme
                  trouble de la personnalité (caractérome)
                  syndrome
                  concepts ontopathologiques
                  stress
                  choc
                  clivage
                  amalgame
                  dissociation
                  dissolution
                  concepts gestaltiques
                  introjection
                  projection
                  rétroflexion
                  confluence
                  dissociation
                  confusion
                  durée de la thérapie
                  thérapie
                  courte
                  psychothérapie
                  moyenne
                  analyse
                  longue
                  cible fonctionnelle
                  de l’ontothérapie
                  fonctions différenciées
                  fonctions plénarisantes
                  éveil des purs processus inconscients
                  processus thérapeutique
                  en Gestalt
                  expulsion
                  réappropriation
                  reconnexion
                  interruption
                  réintégration
                  traversée de la confusion
                   
                  Tableau 38 : gravité de la pathologie et cure séquentielle, Gestalt et modèles ontopathologique et ontothérapeutique.
                   
                  Comme souvent dans ce livre, l’absence d’explications supplémentaires oblige à se pencher sérieusement sur ce nouveau puzzle pour laisser venir spontanément son enseignement comme une Gestalt dont l’ensemble donne sens à chacun des détails qui se mettra successivement en avant-plan.
                   
                  • VII. Les outils thérapeutiques

                  • La Gestalt-thérapie est active, relativement directive, basée sur un certain apprentissage. Les outils sont nombreux et inventifs, choisis éclectiquement dans le vaste champ des nouvelles thérapies qui ont fleuri à l’époque de la contre-culture, à Esalen notamment.
                                Ils se construisent sur l’opposition à la psychanalyse, mais aussi sur le rejet du comportementalisme naissant et trop sommaire. Perls n’a pas aligné de longue liste d’exercices, se contentant d’animer des ateliers de démonstration pendant lesquels il traitait un « client » devant le groupe. Il n’y a pas d’analyse de la dynamique de groupe en Gestalt, ce qui peut expliquer l’échec très rapide du Gestalt kibboutz. Voici néanmoins quelques méthodes présentées dans le « Manuel de la Gestalt-thérapie ».
                     
                    1)     La thérapie de l’ici et maintenant et l’awareness
                    « La Gestalt est une thérapie expérientielle plutôt que verbale ou interprétative » destinée à résoudre les problèmes aujourd’hui.
                    « Nous demandons au patient de prendre conscience de ses gestes, de sa respiration, de ses émotions, de sa voix, de ses expressions faciales, autant que de ses pensées prégnantes ». (p. 74)
                    « Chaque séance de thérapie commence et se poursuit par un exercice fondamental : Maintenant je suis conscient de… » (p. 75)
                    Il s’agit du fameux « awareness », différent du conscious (freudien).
                    « L’awareness, le contact et le présent sont les trois facettes d’un seul et même processus ». (p. 76)
                    Et nous, nous cultivons cet awareness par la Présence Juste et toutes les Somatothérapies.
                     
                    2)     Empêcher ou amplifier l’auto-interruption du « cercle de satisfaction du besoin »
                    « Toute la névrose est là. Le névrosé possédant un sens de lui-même assez pauvre, il interrompt constamment son soi véritable (son self). » (p. 83)
                                « Poser trois questions :
                    -     que faites-vous ?
                    -     que ressentez-vous ?
                    -     que voulez-vous ? (p. 84)
                    « Frustrer le patient en refusant de répondre à ses questions. » (p. 84)
                    « Trois faits importants :
                    -     le thérapeute peut toujours travailler avec les événements présents,
                    -     il peut intégrer immédiatement tout ce qui surgit au cours de la séance,
                    -     il peut proposer des expérimentations. (p. 91)
                    « Nous demandons également à tous nos patients de faire des devoirs à la maison : Il s’agit de s’imaginer que l’on est revenu dans le cabinet de consultation. « Que se passe-t-il alors ? Qu’est-ce que je pense et ressens ? Puis-je passer en revue toute la séance sans difficulté ? Est-ce que je repère des trous, des lacunes, dans mon souvenir ? » (p. 92)
                    (Un autre exemple d’application de l’auto-interruption nous a été donné avec le travail sur la confusion)
                     
                     
                    3)     La navette
                    « Les Freudiens s’en servent pour analyser les rêves : ils demandent au patient de faire la navette entre le contenu manifeste du rêve et les associations qu’il évoque. Mais en Gestalt-thérapie cette technique est appliquées d’une manière systématique et totalement nouvelle » (p. 95).
                    « Nous faisons la navette entre la reviviscence du souvenir et l’ici et maintenant » (p. 97).
                    Et cela inclut visualisations, anamnèses, proprioceptions, sensations kinesthésiques, mouvements involontaires du patient (haussement d’épaules, balancement du pied etc.) (p. 97)
                    « La navette mentale… accroît l’awareness et le self-support, (l’auto-étayage ou autonomie interne). (p. 102)
                     
                    4)     Psychodrame, monodrame et hot seat
                    Nous avons évoqué le psychodrame de Moreno dans ce livre. Perls l’utilise beaucoup. En individuel, il parle de monodrame. Nous lui devons le fameux hot seat, chaise brûlante, qui consiste à placer une chaise vide en face du client sur laquelle le patient assied la personne (imaginaire) avec laquelle il a à communiquer. Après un temps, le client se met sur l’autre chaise et entre dans le rôle de ce correspondant. Perls fait changer de place pour qu’un dialogue imaginaire se développe jusqu’à… satisfaction de ce besoin relationnel.
                    Dernier outil documenté par Perls, le travail sur la confusion que nous avons vu ci-dessus.
                               
                    • Conclusion

                    • Toutes ces méthodes sont largement représentées dans notre démarche intégrative à l’Eepssa comme dans de nombreuses méthodes éclectiques. Ajoutons sans fausse modestie que, par rapport à la Gestalt, la démarche intégrative a quelques atouts :
                      -         elle intègre psychanalyse et… Gestalt ;
                      -         de plus, elle intègre ce qui s’impose de bon depuis ces cinquante dernières années ;
                      -         elle ne constitue pas un nouveau système qui se referme sur lui-même et continue à accueillir ce qui se fait de neuf au niveau professionnel.
                      Contrairement à ce qu’a fait Perls vis-à-vis de la psychanalyse, nous n’avons pas diabolisé la Gestalt mais, au contraire, fait ressortir ses principaux aspects pour nous en enrichir.
                                  En effet, la Gestalt est le modèle même de la durée moyenne (de 1 à 2 ans) de la cure séquentielle. Il est à espérer que la Gestalt actuelle puisse aussi s’inspirer de la démarche méthodologique et épistémologique que nous faisons ici.
                       
                    • Résumé : Quelques mots sur la Gestalt-thérapie

                    • Voici, en résumé la présentation de la Gestalt-thérapie que donne Martine Capron, formatrice à l’Eepssa. Ce digest est maintenant totalement assimilable après avoir acquis les bases scientifiques de la méthode.
                       
                      « La Gestalt-thérapie s’appuie sur deux principes fondamentaux : être ici et maintenant, être en contact (avec soi et son environnement). Facile à dire ! Pas si facile à faire.
                       
                      La Gestalt nous apprend à lâcher petit à petit notre passé et à prendre responsabilité pour tout ce qui nous arrive au lieu de continuer à rejeter la faute sur papa et maman qui n’ont pas fait pour nous tout ce que nous étions en droit d’attendre d’eux, et sur la société qui nous a si souvent réprimés.
                      Bien sûr que pour la plupart d’entre nous papa et maman n’ont pas été comme nous aurions aimé qu’ils soient et que notre société est loin d’être idéale mais, en reprenant la responsabilité de ce qui nous arrive, nous pouvons passer de victimes impuissantes à acteurs et actrices créateurs/créatrices de notre vie. C’est tellement plus dynamique !
                       
                      Pour arriver à cela, il faut pouvoir achever une série de « gestalts » inachevées, c’est-à-dire terminer des cycles de satisfaction de nos besoins ou « cycles de contacts » qui ont été interrompus à divers moments de notre vie dans certaines relations importantes. 
                       
                      La Gestalt explique que toute rencontre entre un individu et son environnement va s’articuler le long d’un « cycle de contacts », l’environnement pouvant être une autre personne comme un parent, un conjoint, un enfant, mais aussi un groupe affectivement proche ou non, des problèmes existentiels, des croyances, etc…
                      Le cycle de contacts se subdivise en 4 phases principales : le pré-contact ou émergence du désir étant une phase essentiellement de sensations, la prise de contact étant une phase active de confrontation avec l’environnement, le plein contact étant le moment de rencontre, d’interaction, et finalement le retrait étant une phase d’assimilation de l’expérience vécue. A chaque phase il peut se produire une perturbation, un blocage chez l’une ou l’autre personne qui interrompt le développement harmonieux du cycle de contacts et empêche son achèvement.
                       
                      Dans la relation avec l’un de ses parents, par exemple, il est nécessaire, pour achever un cycle interrompu, d’oser lui exprimer complètement – même si ce parent est déjà mort – tout ce que l’on ressent à son égard et qu’on n’a jamais osé lui exprimer vraiment (colère, peine, peur… mais aussi amour, tendresse…) et pouvoir ensuite lui pardonner – dans le sens gestaltique de ce mot, c’est-à-dire lui donner, lui rendre sa part de responsabilités dans ce qui s’est mal passé entre ce parent et nous et reprendre la nôtre – pour finalement pouvoir lui dire au-revoir et nous sentir en paix avec lui,  à nouveau disponible pour d’autres relations.
                       
                      Une des grandes techniques de la Gestalt pour arriver à ce résultat est la mise en actes ou en action et la plus célèbre de ces mises en action est la « chaise vide » ou « hot seat »(chaise brûlante) sur laquelle la personne qui travaille assoit virtuellement la personne à qui elle a des choses à exprimer. Dans mon exemple, c’est le parent – père ou mère – que l’on assoit sur cette chaise.
                      Ce qui est des plus troublants dans cet exercice, c’est quand le(a) thérapeute vous suggère d’aller vous asseoir vous-mêmes sur cette chaise et de devenir cette personne qui va vous répondre par votre bouche… C’est étonnant tout ce qui vient à la conscience à ce moment-là.
                      On découvre, parfois pour la première fois, quels étaient les vrais sentiments de ce parent à notre égard, sentiments qu’il n’a pas pu nous exprimer comme nous en aurions eu besoin. Une rencontre très intime et une ouverture très grande peuvent alors se faire en nous et nous libérer d’émotions et de sentiments négatifs qui étaient jusque là restés bloqués dans notre corps et notre psychisme.
                       
                      Après de telles expériences et prises de conscience que permettent la Gestalt, nos relations avec les autres changent. Nous pouvons en effet cesser de projeter les griefs que nous avions contre notre père et/ou notre mère sur tous les hommes et/ou toutes les femmes avec lesquels nous entrons en relation et commencer à les rencontrer vraiment ici et maintenant, pour ce qu’ils sont et non comme des substituts de nos parents.
                       
                      Là où la Gestalt devient une thérapie très corporelle et rejoint très fort la Somatothérapie, c’est lorsqu’elle insiste sur la nécessité de prendre conscience du langage du corps. Pour cela, le Gestalt-thérapeute observe les mimiques, les gestes, les postures – souvent inconscients – de la personne et lui propose de les amplifier jusqu'à ce qu’une signification s’en dégage (ex : la main qui reste devant la bouche en parlant, les épaules voûtées et la tête rentrée, le pied qui tapote le sol, etc…). Très souvent ces gestes et ces mimiques contiennent ou expriment des émotions que la personne ne se permet pas d'exprimer ouvertement et ce travail peut alors amener une prise de conscience et une libération de ces émotions.
                      Considéré comme une thérapie de contact, la Gestalt encourage aussi les personnes à toucher et à se laisser toucher, ce qui aide à accroître la conscience corporelle (ex : toucher pour faire prendre conscience d’une tension, pour faire mieux sentir la respiration, pour accompagner le vécu d’une émotion, pour exprimer de la tendresse,…). Ce toucher peut même aller jusqu’au corps à corps (ex : se prendre dans les bras, s’affronter physiquement – sans se faire mal -).
                      Il existe aussi le « Gestalt Sensitive Massage » qui vise la détente et l’unification de tout le corps  et développe la capacité à donner et à recevoir tendresse et énergie.
                       
                      Dans le groupe de formation, la gestalt-thérapie est utilisée autant dans les exercices de danse (travail en contact dans l’ici et maintenant) qu’au moment des feed-backs en groupe, ce qui permet un travail de prise de conscience de ce qui se passe pour chacun(e) dans et avec le groupe.
                      Une lecture intéressante pour aborder la gestalt-thérapie :
                      « La Gestalt, une thérapie du contact » de Serge Ginger Editions Hommes et Groupes, Paris – 1990 »
                       

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