Conclusion Nous avons montré tout au long de ce travail comment et pourquoi on en est venu à introduire le corps en thérapie. Diverses utilisations du corps ont été faites avec leurs écueils propres et les leçons à en tirer.
L'apport principal des thérapies corporelles se situe dans la complémentarité au langage, le "dis-corps" venant remplacer le discours là où il fait défaut. Le corps donne accès à une prise de conscience directe, par des voies différentes que l'intellectualisation propre aux thérapies verbales.
Dans la perspective d'une approche plus globale de la personne, la combinaison des thérapies corporelles, verbales et de groupe nous apparaît souhaitable. Nous avons envisagé le volet corporel dans cette optique.
Nous conclurons par quelques propositions permettant d'inclure le corps dans une approche thérapeutique globale.
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Il apparaît nécessaire de donner un cadre analytique au travail corporel, ce qui évite la mystification et la confusion entre thérapeute et gourou.
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Le corps favorise l'expérience directe, vécue, dans l'ici et maintenant. Mais cette expérience se doit d'être non limitative et n'est pas une finalité. Le but reste l'analyse de ce qui se présente, expérience ou résistance à l'expérience. Le transfert doit être reconnu et analysé.
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La démarche corporelle n'est pas synonyme d'exclusivité, ni en matière de réfèrent corporel, ni dans l'utilisation du registre de l'ici-maintenant. L'expression verbale, l'exploration du passé, de l'histoire personnelle s'avèrent tout aussi importants. L'univers communicationnel peut aussi être exploré grâce à l'introduction du travail en groupe. Le domaine de l'analyticité est élargi par l'introduction du corps, mais ne doit pas être restreint au corps uniquement.
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En favorisant un maximum de canaux de communication, on agrandit d'autant le champ de l'analyse, donnant une ouverture aussi large que possible sur l'univers intérieur et extérieur du patient.
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Ces modes de communication ne doivent pas être imposés au patient, mais proposés. Un travail non directif nous paraît souhaitable, respectant les rythmes personnels, la spontanéité, la créativité de chacun.
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Le rôle du thérapeute, enfin, et sa place sont importants à préciser. Délogé de son fauteuil, il se trouve engagé au cœur de la problématique globale du sujet. Son propre désir d'être actif ne doit pas se substituer à celui du patient. Sa flexibilité et son ouverture sont tout aussi importantes que la méthode proposée et conditionnent l'exploitation plus ou moins fructueuse d'une même méthode, son impact thérapeutique.
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En définitive, le corps n'est thérapeutique que s'il ouvre sur un sens, au sein d'une relation, c'est cela le travail d'analyse. (O. Dunstetter, opus citadin)
Voilà ce magnifique travail de thèse d’O. Dunstetter dirigé par le Pr. Michel Laxenaire de Nancy. C’est un texte universitaire qui veut tester le nouveau courant psycho-corporel. Les deux patientes ont joué le jeu et se sont senties valorisées par cette attention supplémentaire qu’on leur porte. Cette prise de recul a plutôt allégé le transfert et facilité la fin de la cure. Nous retrouvons à présent un groupe de somatanalyse décrit minutieusement.
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