Résumé : Quelques mots sur la Gestalt-thérapie Voici, en résumé la présentation de la Gestalt-thérapie que donne Martine Capron, formatrice à l’Eepssa. Ce digest est maintenant totalement assimilable après avoir acquis les bases scientifiques de la méthode.
« La Gestalt-thérapie s’appuie sur deux principes fondamentaux : être ici et maintenant, être en contact (avec soi et son environnement). Facile à dire ! Pas si facile à faire.
La Gestalt nous apprend à lâcher petit à petit notre passé et à prendre responsabilité pour tout ce qui nous arrive au lieu de continuer à rejeter la faute sur papa et maman qui n’ont pas fait pour nous tout ce que nous étions en droit d’attendre d’eux, et sur la société qui nous a si souvent réprimés.
Bien sûr que pour la plupart d’entre nous papa et maman n’ont pas été comme nous aurions aimé qu’ils soient et que notre société est loin d’être idéale mais, en reprenant la responsabilité de ce qui nous arrive, nous pouvons passer de victimes impuissantes à acteurs et actrices créateurs/créatrices de notre vie. C’est tellement plus dynamique !
Pour arriver à cela, il faut pouvoir achever une série de « gestalts » inachevées, c’est-à-dire terminer des cycles de satisfaction de nos besoins ou « cycles de contacts » qui ont été interrompus à divers moments de notre vie dans certaines relations importantes.
La Gestalt explique que toute rencontre entre un individu et son environnement va s’articuler le long d’un « cycle de contacts », l’environnement pouvant être une autre personne comme un parent, un conjoint, un enfant, mais aussi un groupe affectivement proche ou non, des problèmes existentiels, des croyances, etc…
Le cycle de contacts se subdivise en 4 phases principales : le pré-contact ou émergence du désir étant une phase essentiellement de sensations, la prise de contact étant une phase active de confrontation avec l’environnement, le plein contact étant le moment de rencontre, d’interaction, et finalement le retrait étant une phase d’assimilation de l’expérience vécue. A chaque phase il peut se produire une perturbation, un blocage chez l’une ou l’autre personne qui interrompt le développement harmonieux du cycle de contacts et empêche son achèvement.
Dans la relation avec l’un de ses parents, par exemple, il est nécessaire, pour achever un cycle interrompu, d’oser lui exprimer complètement – même si ce parent est déjà mort – tout ce que l’on ressent à son égard et qu’on n’a jamais osé lui exprimer vraiment (colère, peine, peur… mais aussi amour, tendresse…) et pouvoir ensuite lui pardonner – dans le sens gestaltique de ce mot, c’est-à-dire lui donner, lui rendre sa part de responsabilités dans ce qui s’est mal passé entre ce parent et nous et reprendre la nôtre – pour finalement pouvoir lui dire au-revoir et nous sentir en paix avec lui, à nouveau disponible pour d’autres relations.
Une des grandes techniques de la Gestalt pour arriver à ce résultat est la mise en actes ou en action et la plus célèbre de ces mises en action est la « chaise vide » ou « hot seat »(chaise brûlante) sur laquelle la personne qui travaille assoit virtuellement la personne à qui elle a des choses à exprimer. Dans mon exemple, c’est le parent – père ou mère – que l’on assoit sur cette chaise.
Ce qui est des plus troublants dans cet exercice, c’est quand le(a) thérapeute vous suggère d’aller vous asseoir vous-mêmes sur cette chaise et de devenir cette personne qui va vous répondre par votre bouche… C’est étonnant tout ce qui vient à la conscience à ce moment-là.
On découvre, parfois pour la première fois, quels étaient les vrais sentiments de ce parent à notre égard, sentiments qu’il n’a pas pu nous exprimer comme nous en aurions eu besoin. Une rencontre très intime et une ouverture très grande peuvent alors se faire en nous et nous libérer d’émotions et de sentiments négatifs qui étaient jusque là restés bloqués dans notre corps et notre psychisme.
Après de telles expériences et prises de conscience que permettent la Gestalt, nos relations avec les autres changent. Nous pouvons en effet cesser de projeter les griefs que nous avions contre notre père et/ou notre mère sur tous les hommes et/ou toutes les femmes avec lesquels nous entrons en relation et commencer à les rencontrer vraiment ici et maintenant, pour ce qu’ils sont et non comme des substituts de nos parents.
Là où la Gestalt devient une thérapie très corporelle et rejoint très fort la Somatothérapie, c’est lorsqu’elle insiste sur la nécessité de prendre conscience du langage du corps. Pour cela, le Gestalt-thérapeute observe les mimiques, les gestes, les postures – souvent inconscients – de la personne et lui propose de les amplifier jusqu'à ce qu’une signification s’en dégage (ex : la main qui reste devant la bouche en parlant, les épaules voûtées et la tête rentrée, le pied qui tapote le sol, etc…). Très souvent ces gestes et ces mimiques contiennent ou expriment des émotions que la personne ne se permet pas d'exprimer ouvertement et ce travail peut alors amener une prise de conscience et une libération de ces émotions.
Considéré comme une thérapie de contact, la Gestalt encourage aussi les personnes à toucher et à se laisser toucher, ce qui aide à accroître la conscience corporelle (ex : toucher pour faire prendre conscience d’une tension, pour faire mieux sentir la respiration, pour accompagner le vécu d’une émotion, pour exprimer de la tendresse,…). Ce toucher peut même aller jusqu’au corps à corps (ex : se prendre dans les bras, s’affronter physiquement – sans se faire mal -).
Il existe aussi le « Gestalt Sensitive Massage » qui vise la détente et l’unification de tout le corps et développe la capacité à donner et à recevoir tendresse et énergie.
Dans le groupe de formation, la gestalt-thérapie est utilisée autant dans les exercices de danse (travail en contact dans l’ici et maintenant) qu’au moment des feed-backs en groupe, ce qui permet un travail de prise de conscience de ce qui se passe pour chacun(e) dans et avec le groupe.
Une lecture intéressante pour aborder la gestalt-thérapie :
« La Gestalt, une thérapie du contact » de Serge Ginger Editions Hommes et Groupes, Paris – 1990 »
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