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Chapitre 1 : Naissance et développements de la psychopathologie

Psychopathologies : côté psychiatrie, côté psychothérapie

En ce XIXe siècle, les principaux éléments de notre discipline sont en place. Il ne s’agissait pas tellement de véritable théorisation psychopathologique que de mise en situation de la folie, dans la société d’abord, en médecine ensuite. Le sujet était d’importance puisqu’il ne concernait rien moins que la survie des malades ou de leur condamnation, à petit feu et même sur le grand feu du bûcher. Les conceptions médicales oscillaient entre de l’hygiène préventive, la préservation de la société et, peu à peu, le traitement thérapeutique jusqu’à ce que ces trois impératifs se connectent dans un asile humanisé pour ces aliénés… récupérables.

L’essentiel était fait. Aussi les professionnels, psychiatres enfin, s’enquièrent-ils d’en savoir un peu plus, pour faire plus, encouragé en cela par le développement des sciences en méthodologie et épistémologie. Claude Bernard avait écrit son Introduction à l’étude de la médecine expérimentale, Pewzner peut intituler le nouveau chapitre de son livre : « Genèse de la psychopathologie », la situant dans la deuxième moitié de ce XIXe siècle. Quant à nous, il nous semble pertinent de continuer cet historique en distinguant les deux courants qui se sont précisés avec Mesmer et Pinel, à savoir les courants psychothérapique et psychiatrique. En effet, on doit observer que l’abord de la psychopathologie est bien différent dans ces deux approches :

  • les psychothérapeutes, tel Mesmer, libéraux de préférence, créent une méthode thérapeutique, acquièrent une nouvelle expérience de la maladie et jettent un regard aussi novateur sur la psychopathologie, construisent une théorie, nouvelle aussi, même si elle reste partielle, congruente avec la praxis ; la praxis engendre la théorie ;

  • les psychiatres, au contraire, hospitaliers pour la plupart, sont d’abord confrontés à la gravité des maladies qu’ils croisent quotidiennement ; ils ont quelques remèdes classiques subordonnés à la bonne marche de l’hôpital qui reste prioritaire ; le développement de la psychopathologie reste académique et sert à mettre les connaissances en accord avec la praxis, tout aussi conservatrice.

Les deux courants se rencontrent évidemment, interagissent, déteignent l’un sur l’autre, surtout lorsqu’ils sont incarnés par une même personne. Mais notre principe didactique permet de jouer ces deux courants en contrepoint, sinon en opposition.

 

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