Chapitre 12 : Les purs processus inconscients et le modèle ontologique La Présence aux Processus Inconscients : P.P.I. en Présence Juste Le pur processus énergétique ou essence de l’énergie
Je m’assieds en tailleur, la colonne droite, dans mon petit coin bien calme, lâche la tête et me tourne vers l’intérieur. Après une à deux minutes, un endroit du corps se met à se remplir d’une douce énergie, à pulser cette sensation plus loin, à la diffuser dans tout le corps. Au début ça s’éveille dans le périnée et monte sagement le long de la colonne comme l’enseigne l’Orient avec son image du serpent kundalini. Arrivé dans le crâne, le serpent y répand douceur et félicité et calme la pensée. Puis elle se déverse dans le reste du corps en redescendant très lentement.
Le pur processus spirituel ou nature de l’esprit
C’est quand le mouvement énergétique submerge plus massivement le cerveau, au-delà de la douceur et de la félicité évoquées ci-dessus, que la structure mentale cède dans des manifestations très proches du tunnel noir, mais néanmoins atténuées : obnubilation de l’esprit, envahissement par une obscurité plus ou moins opaque, déferlement d’une vague d’endormissement qui nous emporterait vers le sommeil comme dans un brouillard noir si on allait se coucher. Quand on sait résister au sommeil et qu’on reste dans la posture, on sort lentement de l’éclipse et l’on découvre la clarté, la lumière, l’éclat du soleil. Le cerveau devient lui-même lumière, soleil et rayonnement. Il faut qu’elle sorte, cette lumière, qu’elle se répande, enrichisse alentour et entourage. Parfois ce sont de pures plages de couleur, vives et lumineuses. Puis ce flamboiement envahit le reste du corps en descendant lentement.
Une grande volupté accompagne cette lumière et la présence reste juste ; on est là, présent, capable d’intégrer ce qui peut se passer d’imprévu. Il s’agit de rester dans cette présence plénière, riche et sobre à la fois, exaltante et simple tout autant. C’est “ pur “ processus, sans forme, sans structure, sans intention ni but, hors du temps sinon éternel. C’est, tout uniment.
Selon le contexte de vie (période calme ou préoccupée), cet être de lumière et de jouissance se maintient plus ou moins longtemps. Si on s’écarte de ce pur état d’être, la structuration se réinstalle et c’est, paradoxalement, en passant à la production imaginaire (les images ayant des formes et les pensées s’inscrivant dans des concepts et des mots).
Le pur processus affectif ou l’intime du lien
Alors s’imposent des images, des personnages, des paysages, des considérations éthiques, des intuitions plus ou moins essentielles. Pour les personnes qui ont une visualisation prédominante et une créativité débordante, il y a incursion dans le paradis de l’E.M.I. avec la luxuriance succinctement décrite ci-dessus.
Mais c’est la dimension affective qui caractérise fondamentalement ce qui correspond ici au quatrième palier de l’E.M.I.. Quand la lumière descend dans le corps jusqu’au cœur, elle allume ce sentiment d’amour ineffable déjà évoqué en pneumanalyse ; l’intensité est moindre, certes. Ce troisième processus hors structure vient redonner les formes aux images, les visages aux personnages, le paradisiaque aux paysages. L’affectif, s’éveillant de plus en plus, fait advenir ses objets privilégiés: les êtres aimés, vivants et morts indifféremment, les êtres archétypaux, réels et virtuels indifféremment, les ambiances de rêve amoureux. Lorsqu’il y a évocation d’événements de vie, ces événements sont ressentis comme augmentant ou diminuant le sentiment d’amour et prennent ainsi une couleur morale. S’ils l’augmentent, ils étaient bons ; s’ils le diminuent, il y avait faute. Je vais aggraver mon cas - déjà bien suspect avec la prétention à l’inconscient - en affirmant, très simplement mais avec conviction, que nous sommes ici aux origines des processus les plus nobles de la civilisation : sentiments artistiques, éthiques, mystiques et religieux. Qu’il y ait sécrétion d’ocytocine, la toute nouvelle hormone de l’amour, comme il peut y avoir libération d’endorphine dans le pur processus énergétique et de mélatonine dans l’obscurité de l’esprit, ne change rien à l’affaire. Ce serait plutôt plus rassurant que d’en rester au “meurtre du père“, ce mythe freudien qui aurait présidé à la naissance de la civilisation !
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